Chaque année, les décideurs du monde entier se retrouvent à Davos, en Suisse, pour le Forum économique mondial. 2023 s'annonce particulièrement mouvementé, dans un contexte de crises multiples, entre la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique, la crise économique ou encore la pandémie de Covid-19 que l’on essaie de prolonger. Pas pour skier mais bien pour se retrouver autour d’un vin chaud.
Mais pourquoi cette petite ville d'environ 10 000 habitants, nichée au cœur des Alpes ? La réponse est à trouver il y a plus de 50 ans, en 1971. Klaus M. Schwab, un Allemand professeur d’économie à l’Université de Genève, décide d'organiser le premier European Management Symposium, dans le nouveau Centre de congrès de la station de ski. Pour l'occasion, il invite 444 dirigeants d’entreprises du Vieux continent.
Par la suite, Schwab transforme son «symposium» en «forum», et décide d'installer son événement chaque année, au mois de janvier. Petit à petit, le rendez-vous prend une dimension planétaire et ne s'intéresse plus seulement aux problématiques de management, mais plus généralement aux crises mondiales, avec de nombreuses personnalités politiques invitées aux côtés des économistes du début. Si bien qu'en 1987 l'European Management Forum se rebaptise World Economic Forum.
Depuis, Davos est devenu synonyme de rendez-vous incontournable pour les décideurs du monde entier. Pendant quelques jours, en janvier, du 16 au 20, la petite ville voit les yeux de la planète entière se tourner vers elle. Selon l’article 3 de ses statuts, le Forum, toujours présidé par Klaus Schwab, 84 ans, a désormais pour mission d'améliorer l’état du monde grâce aux collaborations entre public et privé. Donc d’organiser les petites affaires entre politiques et nantis.
Magnifique miroir aux alouettes
Le financement du forum est assuré par les 1.000 entreprises membres. Le profil type de l’entreprise membre est une multinationale réalisant un chiffre d'affaires supérieur à cinq milliards USD (environ 3,7 milliards d'euros), un chiffre qui peut varier selon la branche et la région concernées. Ces entreprises se classent parmi les meilleures dans leur secteur d’activité et/ou pays et jouent un rôle prédominant dans l’évolution future de leur secteur d’activité et/ou région.
Depuis 2005, les entreprises membres versent des droits d’adhésion annuels de 42 500 CHF (environ 34 000 euros), ainsi que des droits de 18 000 CHF (environ 14 500 euros), un montant qui couvre la participation de leur PDG à la réunion annuelle de Davos. Les Industry Partners et les Strategic Partners versent respectivement 250 000 CHF (plus de 200 000 euros) et 500 000 CHF (plus de 400 000 euros), ce qui leur permet de jouer un rôle plus important dans les initiatives du forum
Le FEM est présidé par son fondateur et président exécutif Klaus Schwab tout en étant assisté par un conseil d'administration composé de personnalités entrepreneuriales, politiques, économiques, universitaires et de la société civile. Au 26 juillet 2021, en faisaient partie : Mukesh Ambani, Marc Benioff, Peter Brabeck-Letmathe, Thomas Buberl, Mark Carney, Laurence D. Fink, Chrystia Freeland, Orit Gadiesh, Kristalina Georgieva, Fabiola Gianotti, Al Gore, German Gref (Herman Gref), José Ángel Gurría, André Hoffmann (homme d'affaires), Paula Ingabire, Christine Lagarde, Jack Ma, Yo-Yo Ma, Peter Maurer, Luis Alberto Moreno, Patrice Motsepe, Rania al-Yassin, L. Rafael Reif, David Rubenstein, Mark Schneider, Klaus Schwab, Julie Sweet, Tharman Shanmugaratnam, Jim Hagemann Snabe, Feike Sijbesma, Heizō Takenaka, Zhu Min.
C’est sourcé Wikipedia[1]. Ses fondateurs Jimmy Wales et Larry Singer se revendiquent du WEF, cela pousse à croire que c’est donc fiable.
On feint la transparence comme les magiciens
Chaque forum peut être suivi en streaming via World Economic Forum. Donc on suit l’actualité de l’élite mondiale qui sacrifie une semaine de sa vie pour améliorer notre vie sur terre. C’est quasiment émouvant dans l’intention mais on voit toutefois que cela trahit la recherche d’omnipotence totalitaire. Ils ne réfléchissent pas à notre bonheur mais ils sont autocentrés sur leurs propres intérêts. Les plus riches dont 236 nouveaux milliardaires qui veulent s’en mettre plein les fouilles.
Un monde meilleur. C’est celaaaaaaa !
Davos, ce sont des centaines de jets qui vont et viennent. 5 000 militaires qui cadenassent la station et neutralisent les courageux activistes qui tentent de faire entendre la voix du peuple. Très peu de participants sont là pour représenter la démocratie. Sous les grandes paroles de prises en considération citoyenne, écologique, sociétale, économique, … se cachent des intérêts financiers.
Ils vont entrer dans une logique du monopole du savoir, d’un diktat phagocyté et d’accords officiels ou secrets ficelés qui deviendront les feuilles de route des dirigeants des pays qui sont des Young Global Leaders. Une forme de nurserie de politiques que le Word Economic Forum façonne à ses ordres.
Les Belges ?
Dans la liste des gens présents, seule l’adresse mail est caviardée. Le reste est accessible comme la confirmation de la date d’inscription à droite. On y remarque, entre autres, John-Eric Bertrand, le frère d’Alexia Bertrand. Le roi et la reine. On se permettra de poser la question à certains participants de leur retour actif et ce dont nous, pauvres petits belges, pourrions profiter des fruits des réflexions des puissants de ce monde.
Liste des 2 500 apparatchiks invités à Davos WEF
Ne comptons que sur nous-mêmes, car nos médias sponsorisés ne risquent pas d’allumer l’éclairage sur les zones d’ombre des montagnes suisses.
Klaus Schwab, patron du WEF, et pire ennemi des complotistes
C'est quoi le forum de Davos ?
Par Pietje Schramouille
[1] Forum économique mondial - Wikipédia
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