Les discriminations fondées sur la race ou le genre n'ont plus leur place dans les médias et on ne peut que s’en réjouir. Toutefois, d’autres discriminations sont largement relayées, voire amplifiées, par les médias.
Réalisateur bien connu, Bernard Crutzen dénonce cette “inclusivité” à géométrie variable.
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques a fait la part belle aux artistes LGBTQIA+ et je n’ai entendu de la part des journalistes belges aucun propos homophobe ou transphobe. Peut-être est‑ce le résultat d’une campagne lancée en novembre 2023 à l’intention des membres de l’Association des Journalistes Professionnels (dont je fais partie). Nous avions tous reçu un dépliant intitulé « Informer sur les thématiques LGBTQIA+ : recommandations et lexique à l’attention des journalistes ».
Conçu par l’ASBL Prisme et soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce document invitait les journalistes à faire preuve de nuance et à utiliser les bons termes lorsqu’ils (ou elles) traitent des questions LGBTQIA+
L’initiative est évidemment louable pour éviter l’invisibilisation, la discrimination ou la stigmatisation dont pourraient faire l’objet les communautés LGBTQIA+, souvent considérées comme marginalisées.
Je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec une autre thématique sur laquelle les journalistes ont fait preuve d’une rare violence à l’encontre de certains individus sans que l’AJP ou la Fédération Wallonie-Bruxelles appelle à la nuance et au respect. Il s’agit des personnes qui avaient sur la crise sanitaire des attitudes marginales.
Dès qu’un médecin, un scientifique ou un quidam avait une position dissidente par rapport au discours dominant, il était taxé de complotiste, d’antivax ou d’égoïste par la presse.
Certaines personnes victimes de cette stigmatisation font toujours l’objet d’une véritable chasse aux sorcières. Ainsi des médecins sont aujourd’hui encore convoqués et poursuivis par l’Ordre des Médecins pour avoir exprimé publiquement leurs doutes sur la gestion de la crise sanitaire, ou pour avoir soigné leurs patients selon leur conscience.
Le travail des journalistes a un impact sur l’imaginaire collectif nous rappelle le dépliant LGBTQIA+ précité. Il n’est donc pas surprenant qu’une majorité de lecteurs et auditeurs aient considéré que les personnes qui critiquaient le narratif officiel du Covid‑19 représentaient un danger réel pour la société.
(extrait du dépliant «Informer sur les thématiques LGBTQIA+ : recommandations et lexique à l’attention des journalistes »)
Le terme le plus galvaudé dans la presse a été celui de complotiste, usé jusqu’à la racine, alors qu’apparaissent aujourd’hui les contours d’un véritable scandale sanitaire à l’échelle planétaire. S’ils ne parlent évidemment pas de complot, les journalistes commencent à comprendre que la campagne vaccinale a des relents d’opération commerciale à l’échelle mondiale, dans laquelle ont trempé la Commission Européenne et les agences de régulation, gangrénées par les partenariats public‑privé. Le contrat signé entre la Commission Européenne et Pfizer est désormais disponible (Il est visible ici) et on découvre avec effarement combien les quatre mots « vaccin sûr et efficace » reposaient sur des études scientifiques bancales. Par ailleurs, un collectif allemand a démontré que le vaccin commercialisé par Pfizer est différent de celui qui a reçu l’autorisation de l’Agence Européenne du Médicament. Les complotistes avaient donc raison de se méfier des belles promesses brandies par les autorités et les laboratoires pharmaceutiques.
Antivax est un autre substantif dont les journalistes ont abusé, amalgamant ainsi des personnes aux vécus très divers. Des dizaines de spécialistes ont exprimé leur doute sur la sécurité des injections « innovantes » à ARNMessager et se sont vus traités illico d’antivax alors que durant toute leur carrière ils avaient prôné la vaccination contre d’autres infections. La presse les a pourtant jetés sans égard dans le même panier que les antivax purs et durs, ceux qui refusent toute vaccination, même obligatoire. Voir par exemple cet édito de la DH : « Ces antivax qui retardent notre retour à la liberté »
Le terme le plus scélérat utilisé par les journalistes durant cette sombre période fut celui d’égoïstes. Les médias[1] désignaient ainsi à la vindicte populaire ces irresponsables qui, en refusant les mesures sanitaires, mettaient leurs concitoyens en danger. La réalité était (et est toujours) bien différente. La plupart de celles et ceux que j’ai rencontrés avaient au contraire le souci de conscientiser le plus largement possible sur l’absurdité, voire la dangerosité de certaines mesures autoritaires prises sous l’effet de la panique — ou de l’ingénierie sociale. Ce sont les mêmes qui aujourd’hui alertent sur les effets secondaires des injections à ARNMessager alors qu’ils ne sont pas vaccinés et ne risquent pas de souffrir d’effets indésirables. Le terme d’égoïste est donc pour le moins inapproprié.
Il me semble important que les journalistes soient mieux outillés lorsqu’ils abordent les thématiques liées à la crise sanitaire. Mal nommer, stigmatiser, invisibiliser les personnes qui ont une attitude marginale ou divergente sur ces questions constituent une forme de discrimination. Au contraire, représenter ces personnes dans l’actualité donne de la perspective, raconte de nouvelles histoires et évite la désinformation.[2]
Je me suis amusé à rédiger un PETIT LEXIQUE qui présente, avec une certaine ironie, le minimum de vocabulaire que tout journaliste devrait connaître pour parler des personnes marginalisées lors de la crise Covid‑19. Peut‑on espérer que lors de la prochaine pandémie[3], les médias évitent les termes dénigrants, inappropriés ou stéréotypés ? A moins que sur ce sujet, il n’y ait définitivement plus aucune nuance possible…
Choisir les bons mots
Ebauche de lexique à l’attention des journalistes.
Antivax
(substantif ou qualificatif) Opposé à toute forme de vaccination. A ne pas confondre avec une personne opposée à l’injection d’ARNMessager, puisque cette technologie nouvelle ne répond pas à la définition d’un vaccin : elle n’empêche ni la transmission ni la contagion.
Coïncidence
Mot utilisé par les « pro‑vaccins » pour désigner un effet secondaire grave d’origine inconnue et survenant après la vaccination. On écarte a priori tout lien de causalité.
Complotiste (ou adepte des théories conspirationnistes)
Désigne une personne qui pense qu’il y a un complot ou une conspiration derrière de grands événements lorsque certains détails paraissent inexplicables. On notera que le complotiste a parfois vu juste avant les canaux d’information conventionnels. Ainsi, les personnes qui prétendaient que le virus Sars‑Cov2 était né en laboratoire étaient traitées, notamment dans le quotidien Le Soir, de complotistes[4], l’OMS affirmant alors qu’il était d’origine naturelle. Quelques mois plus tard, l’OMS a revu sa copie en n’excluant plus la piste d’une fuite de laboratoire.[5]
Coronacircus
Terme probablement inventé par le journaliste Yves Rasir (Néosanté) dès janvier 2020. Suppose que la pandémie et sa gestion fut un grand cirque.
Covidiste
Personne ou entité défendant le narratif officiel sur la gestion de la pandémie Covid19. Exemple : Durant la pandémie, certains covidistes ont pratiqué la délation avec zèle.
Covidosceptique
Personne qui doute de l’origine naturelle du virus Sars‑Cov2 ou de la gravité de la maladie qu’il provoque. Ce scepticisme se nourrit notamment de la manipulation des statistiques et de la faible fiabilité des tests PCR. Voir à ce sujet le livre « Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels » du statisticien français Pierre Chaillot.
Endormis
Ce terme péjoratif est utilisé par les éveillés pour désigner les personnes qui ne cherchent pas à comprendre, hypnotisées par la répétition du récit officiel.
Eveillés
Mot par lequel se reconnaissent les personnes qui pensent avoir compris les véritables intentions derrière les mesures sanitaires, par opposition aux endormis. Les éveillés se distinguent des complotistes parce qu’ils se limitent aux faits, et non à leur interprétation.
Fact‑checking
Activité éditoriale consistant à vérifier des faits énoncés par des personnes en désaccord avec l’information officielle. Une fois analysés, les faits sont taxés de fake news et l’auteur accusé de désinformation. Certains médias ont leur propre équipe de fact‑checking. Elle est parfois financée par les autorités ou des lobbies. On notera que contrairement à une démarche journalistique, le fact‑checking ne cherche pas à donner la parole à l’auteur de la prétendue désinformation.
Médias de grand chemin
Expression probablement inventée par le journaliste Slobodan Despot (Antipresse) pour désigner les médias mainstream.
Mougeons
Mot valise, formé de moutons et pigeons. Utilisé par les éveillés pour désigner ceux qui suivent les mesures sanitaires (et plus largement les informations officielles) sans se poser de question sur leur bien‑fondé.
Myocardite
Inflammation du muscle cardiaque. Aux Etats‑Unis, la pharamacovigilance VAERS[6] signale une augmentation des myocardites de 2000 % (X 20) chez les hommes jeunes qui ont accepté une injection à ARNMessager (Pfizer ou Moderna)
Narratif
Dérivé de l’anglais narrative qui signifie « récit ». Exemple : le narratif Covid‑19 présente de nombreuses incohérences.
Pharmacovigilance
En Belgique, la pharmacovigilance est assurée par l’AFMPS. Dans le cadre du Covid‑19, l’agence est censée répertorier et analyser les signalements d’effets secondaires après la vaccination. Dans les faits, ces signalements sont rares parce que la procédure est fastidieuse pour le déclarant, et donc les statistiques sous‑estiment la réalité.
Résistant
(substantif ou qualificatif) Mot par lequel se désignent les personnes qui contestent le bien fondé de certaines mesures sanitaires ou refusent de les appliquer (port du masque, distanciation sociale, vaccination...) Certains résistants s’opposent également à l’avènement de l’identité numérique ou la disparition du cash, accélérés par la crise sanitaire.
Transvacciné(e)
Personne qui n’est pas vaccinée mais qui s’identifie comme vaccinée, et demande qu’on respecte sa singularité.
Vaccino‑sceptique
Personne sceptique sur l’efficacité et/ou la sécurité des vaccins. Le vaccino‑sceptique questionne notamment la pertinence des études cliniques qui ont permis de délivrer très rapidement une autorisation de mise sur le marché des vaccins Covid 19.
Virocrate
Désigne un virologue ayant une vision technocratique de la gestion d’une épidémie.
Bernard Crutzen
Réalisateur documentaire.
Photomontage réalisé par l’auteur.
Le chapô est de BAM!
[1] (ou les hommes politiques dont ils reprenaient les mots, comme ici)
[2] Cette phrase figure textuellement dans le folder LGBTQIA+ précité.
[3] La prochaine pandémie : le virus Nipah ?
[4] Complotistes ou vrais casse‑pieds: que faire des gens qui pensent qu’ils ont raison? - Le Soir
[5] L’OMS demande des études et des données supplémentaires sur l’origine du virus SARS‑CoV‑2 et rappelle que toutes les hypothèses restent ouvertes
[6] Source : VAERS COVID Vaccine Myo/Pericarditis Reports (tableau 3)