Bonjour à toi, qui est « de l’autre bord sanitaire ». Je suppose que tu l’as remarqué, tout est fait pour que nous soyons opposés.
Tu as fait le choix de la sécurité, de l’altruisme, de l’écoute, du respect des règles.
Moi, j’ai fait un autre choix, soi-disant égoïste, en contradiction avec le reste du monde, complotiste.
Pourtant, si, comme moi, tu prends le temps d’analyser la situation, tu remarqueras sans doute que nos choix sont identiques : Nous avons choisi d’être cohérents avec nous.
Je suis certain que tu ne te dis pas que je suis égoïste, en tout cas, je veux le croire car nous sommes des frères HUMAINS avant d’être anti « ça » ou pro « ceci ». Il est important que, toi et moi, nous nous en rappelions.
Nous sommes des frères HUMAINS. Avec notre vécu, notre vie, nos croix à porter, nos rires, nos personnes disparues, nos sensibilités, nos amours, nos peines…
N’as-tu pas l’impression comme moi que l’on nous uniformise dans cette folie de la séparation ? Ne sens-tu pas que l’on essaie de nous monter l’un contre l’autre au moment où il nous faudrait être solidaires ? Sans me tromper, toi et moi, nous respirons le même air, nous nous levons le matin pour aller travailler, pour nos enfants ou simplement parce que nous le devons. Toi comme moi, nous sommes malades, nous sommes heureux, nous pleurons, nous profitons de la vie. Toi tu manges peut-être vers 18h et moi vers 19h et nous devons manger pour continuer nos péripéties sur terre. Peut-être même manges-tu des légumes alors que moi je dévore un morceau de viande. Certes, cela nous différencie tout autant que cela nous unit.
Oui, nous sommes frères HUMAINS avant d’être doublement quelque chose ou simplement rien du tout. Quand on se croise dans la rue, au-delà des aspects physiques extérieurs, nous sommes nés, pratiquement tous, avec deux jambes, des cheveux, deux yeux, des sentiments. Nous sommes venus au monde grâce à une femme qui nous a aimé ou pas, qui nous a bien élevé ou pas. Nous avons appris à parler une langue voire deux ou trois et toujours grâce à notre bouche. Nous avons nos pouces opposables, nos pieds chaussés, des poils même discrets.
Toi et moi, nous sommes frères HUMAINS avant d’être autre chose.
Hier, tu as fait le choix de changer de carrière quand moi j’obtenais une promotion. Aujourd’hui, tu es heureux parce que tu as trouvé ta nouvelle direction pendant que je râle car le poste que je convoitais n’est pas comme je le rêvais. Demain, tu perdras ton emploi faute de demande alors que moi, je serai devenu aigri. Nos choix ne définissent pas qui nous sommes mais plutôt qui nous nous laissons devenir. Qui nous dit qu’après-demain, tu n’aurais pas pu relancer la demande avec une innovation et moi trouver le bien-être en changeant de cap ?
Tu me comprends, mon frère HUMAIN ?
Qui de nous a fait le bon choix ? Peux-tu m’affirmer aujourd’hui que c’est toi ? Personnellement, je ne peux pas le faire, je ne peux rien affirmer. Par contre, je sais que j’ai fait un choix et que j’en assume les conséquences…
Toi et moi, nous sommes frères HUMAINS avant tout le reste et je ne peux que nous inviter à ne pas l’oublier lorsque nous ne sommes pas en accord sur un choix que nous faisons, en notre âme et conscience, pour notre bien, avec nos sensibilités propres, nos expériences, nos croyances.
À toi, « l’autre », je te souhaite le meilleur pendant cette période de peur, de doute et je ne souhaite qu’une seule chose : Prenons conscience ensemble que nos destins sont étroitement liés à la dose d’humanité qu’il nous reste.
Par Perceval
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celle de BAM!
Source photo :
Image recadrée à partir de l'image originale d'andranik123 sur Adobestock
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Ma motivation première : La Liberté. Celle de choix, de penser, de critiquer, de ne pas être d'accord, de choisir son traitement, de remettre en question les dirigeants, de vivre simplement.
Je suis un père de famille recomposée, rassemblée où je tente d'instaurer le débat d'idées, la recherche d'informations contradictoires, la curiosité. Je ne suis ni journaliste ni gourou ni prêcheur, je suis simplement un citoyen qui ne veut plus se contenter d'une vérité érigée en dogme non discutable par des personnes qui ne sont plus, à mon avis, en phase avec vous, avec moi, avec NOUS.
Lettre à « l’autre »
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