Les députés européens, réunis en session plénière à Bruxelles ce 23 juin 2022, ont approuvé la prolongation d’un an du laissez-passer sanitaire européen par 453 voix pour, 119 contre et 19 abstentions. La Commission européenne, qui avait proposé en février dernier la prolongation [1], a sciemment ignoré les résultats d’une consultation des citoyens européens qui a réuni 385 124 contributions valides.
On remarque au passage que les seuls députés belges à avoir voté contre la prolongation du laissez-passer sanitaire européen sont Marc Botenga (PTB), Geert Bourgeois (NVA), Philip De Man (VB), Assita Kanko (NVA), Johan van Overtveldt (NVA) et Tom Vandendriessche (VB). Même Guy Verhofstadt (Open Vld) et tous les députés Groen et Ecolo ont voté pour !
Déni des opposants
La Commission européenne, dans une lettre du Directeur Général de la DG Justice et Consommateurs datée du 28 avril 2022 que BAM! s’est procurée, a balayé le « nombre significatif » d’opinions qui s’opposent à la prolongation du laissez-passer sanitaire européen lors de la consultation. Cette dernière n’était même pas achevée quand la Commission a officiellement proposé la prolongation !
La Commission argue qu’« il est important d’éviter que, dans le cas où des restrictions à la libre circulation fondées sur la santé publique soient encore en place après le 30 juin 2022, les citoyens de l’UE et leur famille soient privés de la possibilité de faire usage de leurs Certificats numériques covid européens ».
C’est pas ma faute !
À propos de la discrimination des non-vaccinés, la Commission souligne que « la non-discrimination est assurée par l’interopérabilité de la vaccination, des tests et des certificats de guérison » et que le Règlement européen « ne peut être interprété comme établissant une obligation à être vacciné ». La situation sur le terrain et l’interprétation de la législation par les États membres n’est absolument pas évoquée par la Commission.
L’argument de la restriction de la libre circulation est, selon la Commission, sans objet, puisque la législation européenne « n’exige pas que les États membres introduisent des restrictions au droit à se déplacer librement ».
Ce n’est manifestement pas la faute de l’Europe, mais plutôt « une décision des États membres d’accepter une preuve de vaccination pour lever les restrictions à la libre circulation mises en place pour limiter la propagation du sars-cov-2 ». L’usage interne à un État membre du laissez-passer européen « reste une affaire à décider par les États membres » eux-mêmes. La Commission s’en lave les mains : « la législation européenne ne prescrit ni n’interdit l’utilisation domestique du Certificat numérique covid européen pour accéder aux événements et aux restaurants », voire « les lieux de travail ».
Vive la vaccination !
En matière de preuves scientifiques de l’efficacité du laissez-passer sanitaire européen, des opposants ont argué que la vaccination n’exclut pas la transmission. La Commission leur répond que « les vaccins anticovid continuent d’être très efficaces pour protéger tous les groupes d’âge contre les formes graves, l’hospitalisation et la mort » [2]. Ce ne sont pas pourtant ce que disent les chiffres de Sciensano [3], qui montrent au contraire une efficacité négative des vaccins (lire : plus de chance d’être malades lorsqu’on est vacciné). Certes, « globalement, les personnes qui sont vaccinées peuvent toujours être infectées et en infecter d’autres, bien que cela arrive beaucoup moins souvent que chez les personnes qui ne sont pas vaccinées », ajoute la Commission, sans plus de précision…
Quant aux politiques vaccinales des États membres, c’est leur responsabilité ! « Cela s’applique également à la législation sur la vaccination, y compris si elle devrait être rendue obligatoire ou pas ». Il semble que l’auteur de la lettre n’ait pas entendu le récent discours de sa propre présidente Ursula von der Leyen, qui prône la vaccination obligatoire [4], outrepassant ses prérogatives fixées par les traités européens.
La fin de la lettre est un plaidoyer pour les vaccins anticovid « développés avec les mêmes exigences pour la qualité, la sûreté et l’efficacité que les autres vaccins » et qu’ils sont évalués « avec les mêmes standards élevés que pour les autres vaccins avant d’être mis sur le marché », à l’exception près que le développement et l’approbation sont « bien plus rapides, en réponse à l’urgence de santé publique causée par le virus ». Il semble pourtant que l’agence européenne des médicaments (EMA) ait subi des pressions pour l’approbation de ces vaccins [5]. Quant à leur évaluation, elle comporte semble-t-il de nombreuses lacunes, voire des manquements [6].
Sans aucune remise en question de la politique sanitaire de la Commission européenne malgré le tollé dûment identifié dans la consultation des citoyens européens, il semble que le rapprochement entre la technocratie européenne et les Européens, pourtant revendiqué lors des dernières élections européennes, ait fait long feu.
Par Hughes Belin, rédacteur en chef chez BAM!
[1] https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_22_744
[2] https://www.ecdc.europa.eu/en/news-events/ema-ecdc-statement-fourth-covid-vaccine-dose
[3] https://bam.news/fr/bam-detox/la-realite-non-detectable-par-sciensano
[4] https://www.youtube.com/watch?v=tRdSXl9gDec
[5] https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/16/vaccins-ce-que-disent-les-documents-voles-a-l-agence-europeenne-des-medicaments_6066502_3244.html
[6] https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/essais-pfizer-sur-le-vaccin-anti-covid-le-rapport-explosif-de-christine
Source photo :
© Colin Meier