"Le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel ne se présente plus vraiment aujourd’hui tant il est répandu dans les entreprises. Mais voilà qu’apparaît un nouveau phénomène directement lié au Covid-19 : l’épuisement pandémique autrement dit l’épuisement lié aux déséquilibres que la pandémie a provoqués dans notre quotidien, à la perte de nos liens sociaux et nos interrogations sur le futur."
"Le phénomène explose dans toutes les catégories d’âge mais surtout auprès des adolescents et des jeunes adultes."
"Tous les témoignages émanant de psychiatres, pédopsychiatres ou de psychologues vont dans le même sens, qu’ils travaillent en hôpital, en institutions dédiées au stress ou en consultation privée : ils sont désormais débordés par les appels de personnes en détresse psychologique, une détresse souvent liée
à la pandémie de Covid-19.""Les moments de ressourcement ont disparu"
"Le confinement coupe les individus des lieux de ressourcement habituels comme les lieux culturels, les sorties familiales ou amicales, les tablées aux restaurants, les pratiques sportives en salles, etc. Les seules sorties autorisées ou presque sont celles qui nous conduisent sur…notre lieu de travail quand ce n’est pas possible autrement. "La population est par ailleurs 'matraquée' par les informations liées au Covid-19", ajoute le psychologue et spécialiste du burn-out Gérald Maes. "Elle n’arrive plus à faire le tri, sature… Bref elle est
en surcharge". A cela s’ajoute des visioconférences en cascade, la suppression des pauses où l’on se retrouvait avec des collègues autour d’un café, etc.""Le coronavirus a déséquilibré nos vies"
"Sébastien Theunissen est lui chef du service psychiatrie au groupe Jolimont auquel appartient l’hôpital de Jolimont à La Louvière. Il est confronté quotidiennement à la détresse psychologique de ses patients et aux symptômes psychiatriques en lien avec le coronavirus : "La détresse psychologique peut être provoquée par des déséquilibres biologiques, psychologiques ou sociologiques. Dans ce cas-ci, on parle de 'sociogenèse' autrement dit d’une origine sociologique. La pandémie a créé des déséquilibres dans la société qui influencent notre santé mentale.""
"Les urgences en pédopsychiatrie prises d’assaut"
"Le plus inquiétant sans doute dans ce tableau déjà bien sombre, c’est la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes. "Les urgences en pédopsychiatrie sont fort sollicitées depuis le mois d’octobre, à tel point que nous avons mutualisé ces gardes avec celles de l’hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola à Laeken. Les institutions d’hébergement arrivent à saturation. Les cas ont triplé.", déclare la cheffe du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Erasme, Marie Delhaye."
"Anorexie et tentatives de suicide en hausse chez les jeunes"
"A Erasme par exemple, la pandémie est allée de pair avec une hausse des troubles alimentaires. "Une flopée de jeunes filles sont devenues anorexiques" selon la pédopsychiatre Marie Delhaye.
Autre tendance lourde : les ados et les jeunes adultes se mettent beaucoup plus en danger en pratiquant des scarifications ou en tentant de se suicider. Les jeunes ne peuvent plus compter sur les divers groupes qui les soutenaient pendant leur scolarité et cette absence de lien social est destructrice. Qui a pu croire que les jeunes étaient toujours derrière leurs écrans et que ça leur suffisait ?"
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Coronavirus : l’"épuisement pandémique" explose en Belgique, surtout chez les jeunes
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