Nous n’avons pas voté pour la mise en place d’un gouvernement qui ne prend pas nos intérêts au sérieux et qui bafoue nos droits. Voilà que ce n’est plus seulement notre motivation, mais toute notre confiance qui est considérablement minée.
En notre qualité de citoyens, nous sommes cocontractants dans le contrat démocratique. Il est temps que nous soyons considérés comme des interlocuteurs à part entière. Certaines clauses essentielles de ce contrat ont subi des modifications de manière unilatérale et sont illégales. Le gouvernement a pourtant prêté serment devant le Roi, s’engageant à observer la Constitution et les lois du peuple belge. Nous glissons dangereusement vers une dictature.
Plus d’une année déjà que le virus a envahi nos vies. Une année durant laquelle nous avons appris à vivre en sa compagnie et intégré les gestes barrières. Une année complète durant laquelle les autorités fédérales ont eu l’occasion, auraient pu et auraient dû identifier les besoins réels et mettre en place des mesures concrètes et rapides pour y répondre. Notamment et à titre exemplatif: une augmentation de la capacité d’accueil en milieu hospitalier, une logistique impeccable de la campagne de vaccination pour ceux qui la souhaitent, une mise à la disposition des médecins et des pharmaciens de toutes les substances dont il est démontré qu’elles sont susceptibles de lutter contre le virus et une protection de la liberté de prescrire ces substances sans ingérence, la mise en place d’une campagne massive d’information quant aux mesures de prévention naturelles efficaces pour soutenir et renforcer l’immunité.
Mais il n’en est rien. Une fois la stupeur de la première vague passée, c’est comme si toute la détermination des autorités, boostée par la peur de voir augmenter les statistiques, était restée focalisée sur le seul contrôle du respect des mesures d’interdictions. Et ce alors même que certaines de ces mesures, en plus de ne plus être justifiées vu la disparition de l’urgence initiale, se sont récemment avérées être illégales.
L’ensemble de la population a pourtant joué le jeu dès le départ, en bloc. Confinement, isolement, fermetures, chacun d’entre nous a joué la carte de la solidarité et a contribué à l’effort jugé indispensable face au risque de saturation des hôpitaux. Ce faisant, nous attendions en retour les signes d’une gestion saine et cohérente de la crise. Mais les discussions et négociations interminables au sein du gouvernement, le manque de coordination lié aux répartitions de compétences, la gestion scabreuse du stock de masques, les promesses non tenues, les prolongations injustifiées et les reports successifs ont progressivement eu raison de la motivation de la plupart d’entre nous.
Jusqu’aux événements du 1eravril au Bois de la Cambre, qui ont donné lieu à des débordements, de part et d’autre, certainement, mais qui ont surtout mis en lumière la disproportion flagrante des mesures de sécurité au regard des infractions commises et de la catégorie de la population à laquelle elles s’adressaient. En utilisant la force de manière déplacée et excessive pour faire respecter des mesures dont l’illégalité est établie, les forces de l’ordre se sont décrédibilisées et plus symboliquement, décrédibilisent toute forme d’autorité. Une année que nos libertés fondamentales sont limitées, que notre économie est figée, que nos enfants voient leur jeunesse s’envoler.
Nous craignons que cette répression disproportionnée soit en réalité un avant-goût illégal de ce qui se produira légalement lorsque l’Etat se sera mis en conformité avec la Constitution par le biais de la «loi pandémie». Une loi qui sera adoptée à la va-vite, qui contient des dispositions liberticides et qui une fois votée, entérinera le détricotage amorcé de notre démocratie. Le projet actuel accorde en effet des pouvoirs étendus au Ministre de l’Intérieur, l’autorisant à prendre ‘toutes mesures sanitaires’ en cas de situation d’urgence épidémique, toujours sans aucune consultation du Parlement. Nous assisterions donc à une légitimation de l’exclusion du Parlement dans le processus législatif. Un ‘chèque en blanc’ en quelque sorte, accordé au Ministre de l’Intérieur et lui permettant de porter atteinte à nos droits fondamentaux, ceux-là même qui sont garantis par la Constitution. Le projet de loi, en plus d’autoriser la constitution d’une banque de données pour surveiller le respect des mesures Covid, pénalise le non-respect de mesures telles que le port du masque, la distanciation, la bulle restreinte. Sont donc directement concernées notre liberté de circuler, notre liberté d’association, de réunion, la liberté de la presse, la liberté de l’enseignement, la liberté de culte,… Sous le couvert de mesures sanitaires protectrices de la population, est-ce en réalité à l’installation insidieuse d’une dictature que nous assistons?
Nous ne sommes plus devant l’inconnu, nous ne sommes plus dans l’urgence et le maintien de toutes les mesures ne se justifie plus. Il s’agit de sortir de la crise d’une manière qui soit acceptable pour toutes les catégories de la population. Consulter d’autres statistiques que celles du coronavirus, d’autres experts que les virologues, tels que les professionnels de la santé mentale, du chiffre, de l’HoReCa, de la culture, de l’enseignement, des métiers de contact, de l’événementiel,… S’ouvrir à d’autres opinions et envisager la mise en place d’autres stratégies que le lockdown pour contenir la contagion. Il existe entre les positions extrêmes et parfois stériles tant du camp des «covidistes» que de celui des «complotistes», une manière d’exercer notre liberté de vivre tout en respectant les plus fragiles. Ceci est d’autant plus vrai que les TPE et PME, le vrai moteur économique du pays, ont pris à grands coûts, toutes les mesures nécessaires pour être opérationnels dans le respect total des mesures de distanciation.
Nous serions fous de ne pas réagir. Nous ne pouvons plus nous contenter de commenter, d’exprimer un désaccord dont il n’est pas tenu compte. C’est la santé physique, psychologique et financière de toute une population qui est en jeu. Nous réclamons avec force qu’une motion de méfiance soit déposée par nos parlementaires contre le gouvernement De Croo. Cela suffit !
Par Maxence Van Crombrugge
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