Dans une lettre ouverte, un employé de la chaîne de TV allemande publique ARD critique un an et demi de reportage sur le coronavirus. Ole Skambraks travaille comme reporter et rédacteur en chef à la radiodiffusion publique depuis 12 ans.
BAM! a obtenu de Multipolar l’autorisation de publier notre propre traduction de sa lettre en français.
DERNIÈRE MINUTE : Ole Skambraks suspendu !
Ole Skambraks, monteur à la télévision publique allemande ARD et auteur d’une lettre ouverte sur les biais médiatiques entourant le covid (voir traduction ci-dessous), vient d’être suspendu, le 22 octobre 2021, de son poste à la chaîne SWR2 jusqu’à nouvel ordre. Après avoir publié sa lettre le 5 octobre sur Multipolar, O. Skambraks a eu un entretien le 8 octobre, au premier abord sans suite, avec son supérieur, le directeur de programme du SWR2, Jan-Philippe Schlüter. D’après Multipolar, la direction a déclaré que ses employés « avaient, certes, le droit à leur propre opinion, mais que la chaîne ne partageait pas le point de vue de O. Skambraks ». Elle l’a qualifié d’« erroné et pouvant donner une fausse idée du covid ». SWR2 a déclaré qu’il n’y aura pas d’autre réaction publique.
Je n’en peux plus de me taire. Je n’en peux plus d’accepter en silence ce qui se passe depuis un an et demi chez mon employeur, le service public de radiodiffusion. Dans les statuts et les contrats des médias avec l'État, des éléments comme « l'équilibre », la « cohésion sociale » et la « pluralité » sont ancrés dans le reportage. Ce qui est actuellement pratiqué en es est exactement le contraire. Il n'y a ni de discours ni d'échanges véritables dans lesquels tous les segments de la société puissent se retrouver.
Dès le départ, j'étais d'avis que le service public de radiodiffusion devait fournir exactement cet espace : favoriser le dialogue entre partisans et critiques, entre ceux qui ont peur du virus et ceux qui ont peur de perdre leurs droits fondamentaux, entre les défenseurs de la vaccination et les sceptiques. Mais depuis un an et demi, l'espace de discussion s'est considérablement réduit.
Les scientifiques qui étaient respectés et reconnus avant le coronavirus, à qui on accordait de la place dans le discours public, sont subitement devenus fous, complotistes ou des « covidiots ». Comme Wolfgang Wodarg, un exemple souvent cité dans ce contexte. C'est un multispécialiste, épidémiologiste et homme politique de longue date dans le domaine de la santé. Jusqu'à la crise du coronavirus, il était également membre du conseil d'administration de Transparency International. En 2010, en tant que président du comité de la santé du Conseil de l'Europe, il a exposé l'influence de l'industrie pharmaceutique sur la pandémie de grippe porcine. À cette époque, il a pu exprimer personnellement son opinion sur la radiodiffusion publique, or cela n'est plus possible depuis le coronavirus. Les soi-disant fact-checkers, qui eux le discréditent, ont investi sa place.
Un consensus paralysant
Au lieu d'un échange de points de vue ouvert, un « consensus scientifique » a été proclamé, qui doit être défendu. Quiconque en doute et appelle à une perspective multidimensionnelle sur la pandémie récolte l’indignation et le fiel des autres.
Ce schéma fonctionne également au sein des rédactions. Cela fait un an et demi que je ne travaille pas sur l'actualité quotidienne, dont je suis très content. Depuis mon poste actuel, je ne suis pas impliqué dans les décisions des sujets à traiter et comment les mettre en œuvre. Je décris ici ma perception des conférences rédactionnelles et de l’analyse des reportages. Pendant longtemps je n'ai pas osé sortir du rôle d'observateur, le supposé consensus me paraissait trop absolu et à l'unisson.
Depuis quelques mois, je m'aventure en dehors de ma tanière et lors de conférences j’émets un commentaire critique ci et là. A ceci suit souvent un silence inquiet, des fois un "merci pour l'indice" et parfois une réprimande m’expliquant pourquoi il n'en est pas ainsi. Cela n’a jamais abouti en reportage.
Le résultat d'un an et demi de coronavirus est une fracturation de la société sans précédent. La radiodiffusion publique joue un rôle majeur à cet égard. Elle s'acquitte de sa responsabilité de jeter des ponts entre les camps et de favoriser les échanges.
L'argument, que les critiques représentent une petite minorité négligeable, à laquelle il ne faut pas accorder trop d’importance pour des raisons de proportionnalité, est souvent avancé. Au plus tard depuis le référendum sur les mesures anti-corona en Suisse ceci devrait être vu comme réfuté. Bien que là-bas il n'y ait pas non plus de libre échange d'opinions dans les médias de masse, le vote ne s'est terminé qu'à 60 :40 pour le gouvernement[i]. Avec 40% des suffrages, peut-on parler d'une petite minorité ? Il convient également de mentionner que le gouvernement suisse avait lié le versement des aides au vote, ce qui aurait pu influencer la décision de certains de cocher « Oui ».
Les développements de cette crise touchent tellement de niveaux et affectent toutes les parties de la société qu'en ce moment nous avons besoin non pas de moins, mais de plus d'espace pour le libre débat.
Les sujets révélateurs ne sont du coup pas ceux qui sont adressés par la radiodiffusion publique, mais ceux qui sont omis. Il y a de nombreuses raisons à cela, qui nécessitent une analyse interne honnête. A ce sujet les publications du spécialiste ès sciences des médias et ancien membre du CSA du MDR, Uwe Krüger, comme son livre « Mainstream – Warum wir den Medien nicht mehr trauen » (« Mainstream – Pourquoi nous ne faisons plus confiance aux médias ») peuvent aider.
Dans tous les cas, pour nager à contre-courant dans les conférences, où les sujets sont discutés, il faut du courage. Souvent c’est le plus éloquent qui l’emporte ; en cas de doute, la direction éditoriale tranche bien entendu. Très vite l’amalgame, que la critique du cap gouvernemental en matière du coronavirus appartient au spectre de la droite, fit établi. Alors, quel éditeur ose encore exprimer une pensée dans ce sens ?
Questions ouvertes
La liste des incohérences et des questions sans réponse, qui n'auront pas fait l'objet d'une couverture substantielle, est très longue :
- Pourquoi savons-nous si peu de choses sur la recherche « gain of function » (recherche sur les manières dont on peut de rendre des virus plus dangereux pour l’homme) ?
- Pourquoi la nouvelle la Infektionsschutzgesetz [« Loi sur la protection contre les infections », l’équivalent allemand de la « Loi Pandémie » en Belgique, N.D.L.R.] stipule-t-elle que les droits fondamentaux à l'intégrité physique et à l'inviolabilité du domicile peuvent désormais être restreints - indépendamment d'une situation épidémique ?
- Pourquoi les personnes qui ont déjà eu le Covid-19 doivent-elles être à nouveau vaccinées alors qu'elles sont au moins aussi bien protégées que les personnes vaccinées ?
- Pourquoi l’« event 201 » et les simulations de pandémie mondiale à l'approche de la propagation du SRAS-CoV-2 ne sont-ils pas traités ou alors seulement en lien avec des théories du complot ?[ii]
- Pourquoi le document interne du ministère fédéral de l'Intérieur, connu des médias et dans lequel il était demandé aux autorités de procéder un « effet de choc » afin de clarifier les effets de la pandémie du coronavirus sur la société humaine, n'a-t-il pas été publié dans son intégralité – et discuté en public ?
- Pourquoi l'étude du Pr Ioannidis sur le taux de survie (99,41% pour les moins de 70 ans) ne fait-elle pas la une des journaux, mais bien les projections fatalement fausses de l'Imperial College (Neil Fergusson prédisait au printemps 2020 un demi-million de décès du coronavirus au Royaume-Uni et au-delà des 2 millions aux États-Unis) ?
- Pourquoi est-il dans un rapport d'expertise préparé pour le ministère fédéral de la Santé que le taux d'occupation des hôpitaux en 2020 par les patients Covid-19 n'était que de 2% ?
- Pourquoi Brême présente-t-elle de loin l'incidence la plus élevée (113 le 4 octobre 2021 octobre) alors que le taux de vaccination y est de loin le plus élevé d'Allemagne (79 %) ?
- Pourquoi des versements de 4 millions d'euros ont-ils été faits sur un compte familial de la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, qui était chargée de signer les premiers contrats de l’UE avec les sociétés pharmaceutiques pour des vaccins ?[iii]
- Pourquoi les personnes présentant des effets secondaires graves des vaccins ne sont-elles pas montrées dans la même mesure que les personnes présentant des formes sévères de Covid-19 en 2020 ?[iv]
- Pourquoi la méthode de comptage incorrecte des « échecs vaccinaux » ne dérange-t-elle personne ?[v]
- Pourquoi les Pays-Bas signalent-ils significativement plus d'effets secondaires des vaccins contre le Covid-19 que d’autres pays ?
- Pourquoi la description de l'efficacité des vaccins contre le Covid-19 a-t-elle changé trois fois sur le site de l'Institut Paul Ehrlich [institut national allemand de pharmacovigilance, N.D.L.R.] au cours des dernières semaines ? « Les vaccins COVID-19 protègent contre les infections par le virus SARS-CoV-2.» (15 août 2021) « Les vaccins COVID-19 protègent contre une évolution sévère de l'infection par le virus SARS-CoV-2. » (7 Septembre 2021) « Les vaccins COVID-19 sont indiqués pour l'immunisation active afin de prévenir la maladie COVID-19 causée par le virus SARS-CoV-2. » (27 septembre 2021)[vi]
Je voudrais parler de certains points plus en détail.
« Gain of function » et « Lab leak »
A ce jour je n'ai ni entendu ni lu quelque chose de substantiel sur la recherche « gain of function » – c'est-à-dire la recherche pour rendre les virus plus dangereux, qui a été menée à l'Institut de virologie de Wuhan, Chine, et financée par les États-Unis. Ces recherches se déroulent dans des laboratoires dits P4, qui travaillent depuis des décennies sur la façon dont les virus présents dans le règne animal peuvent être modifiés de telle manière qu'ils soient également dangereux pour l'homme. ARD et ZDF ont jusqu'à présent sciemment évité le sujet – même s'il y a clairement une nécessité d’en discuter. Une première question à débattre pourrait être, par exemple: est-ce que nous, en tant que société, voulons de telles recherches ?
Sur la « théorie du lab leak » – c'est-à-dire l'hypothèse que le SRAS-CoV-2 provient d'un laboratoire –il existe entre-temps de maints rapports. Il faut y ajouter, que l'année dernière cette question a été immédiatement taxée de théorie du complot. Les médias alternatifs qui ont suivi cette piste ont été bannis des réseaux sociaux tels que YouTube et Twitter et les informations ont été supprimées. Les scientifiques qui ont exprimé cette thèse ont été attaqués massivement. Aujourd'hui, la « théorie du lab leak » est du moins tout aussi plausible que la transmission par une chauve-souris. Le journaliste d'investigation américain Paul Thacker a publié les résultats de ses recherches méticuleuses dans le British Medical Journal. Dr. Ingrid Mühlhauser, professeur ès sciences de la santé à l'Université de Hambourg, écrit à ce sujet : « Pas à pas, il [Thacker] montre comment les opérateurs d'un groupe de laboratoire américain développent délibérément une théorie du complot afin de déguiser leur accident de laboratoire à Wuhan en complot[1]. Le mythe est soutenu par des revues de renom tels que le Lancet. Les journalistes scientifiques et les prestataires de services de vérification des faits s'emparent de l'information sans réflexion. Les scientifiques participants se taisent, de peur de perdre leur prestige et le financement de leurs recherches. Pendant près d'un an, Facebook a bloqué les messages qui remettent en cause l'origine naturelle du SARS-CoV-2. Si la thèse de l'accident du laboratoire était confirmée, ZDF et d'autres médias auraient défendu des théories du complot. »
Ivermectine et alternatives à la vaccination
Depuis des mois il est également évident qu'il existe des traitements efficaces et peu coûteux pour le Covid-19 qui ne peuvent pas être utilisés. Les données à ce sujet sont claires. Mais les campagnes de désinformation pseudo-scientifiques contre ces médicaments sont révélatrices de l'état dans lequel se trouve notre médecine. L'hydroxychloroquine est connue depuis des décennies et a été utilisée des millions de fois pour le paludisme et les maladies de rhumatisme. L'année dernière, elle a soudainement été déclarée dangereuse. La déclaration du président Donald Trump selon laquelle l'hydroxychloroquine était un « game changer » a fait le reste pour la discréditer. Le raisonnement politicien ne permettait plus la discussion scientifique de l’HCQ.
Au printemps, tous les médias ont abondamment rapporté la situation catastrophique en Inde due à la propagation du variant delta (à l'époque on parlait encore du variant indien du virus). Le fait que l'Inde ait maîtrisé la situation assez rapidement et que le médicament ivermectine y ait joué un rôle décisif dans de grands états comme l'Uttar Pradesh ne faisait cependant pas partie de l’information.[vii]
En République tchèque et en Slovaquie, l'ivermectine dispose également d'une autorisation préliminaire pour le traitement des patients atteints du Covid-19. Le MDR rapporte au moins cela, bien qu'avec une connotation négative.
L'ivermectine n'est même pas reprise dans la liste du Bayerischer Rundfunk de médicaments possibles, et sur l'hydroxychloroquine seules des études négatives sont citées, aucune étude positive.
La molécule clofoctol s’est également montrée efficace contre le SRAS-CoV-2 lors de tests en laboratoire à l'été 2020. Jusqu'en 2005, l'antibiotique était commercialisé en France et en Italie sous les noms d’Octofene et de Gramplus. L'Institut Pasteur de Lille a été empêché à plusieurs reprises par les autorités françaises de démarrer une étude avec des patients Covid-19. Après plusieurs tentatives, ils ont recruté pour cela leur premier patient début septembre.
Pourquoi les autorités de la santé s'opposent-elles avec véhémence aux traitements qui auraient été disponibles dès le début de la pandémie ? J'aurais aimé des recherches d'investigation par l’ARD ! Il convient également de mentionner que les nouveaux vaccins contre le coronavirus pouvaient obtenir une approbation d'urgence uniquement parce qu’il n'y avait pas de traitement pour le SRAS-CoV-2 officiellement reconnu.
Il ne s'agit pas de promouvoir un remède miracle au coronavirus. Je veux souligner des faits qui n'ont pas reçu l'attention nécessaire. Dès le début, s'est répandue dans le discours public l'opinion que seule une vaccination peut remédier à la situation. L'OMS est même allée jusqu'à modifier la définition de « l'immunité collective » dans le sens où elle ne pouvait être obtenue que par des vaccinations et non plus par une infection antérieure, comme c'était le cas jusqu'à présent.
Mais que se passe-t-il si le chemin que vous avez choisi s’avère être une impasse ?
Questions sur l'efficacité vaccinale
Les données des pays avec un taux de vaccination particulièrement élevés montrent que les infections au SRAS-CoV-2 ne sont pas rares chez les personnes complètement vaccinées, mais au contraire courantes. Dr. Kobi Haviv, directeur de l'hôpital Herzog à Jérusalem, affirme que 85 à 90 % des personnes gravement malades de son unité de soins intensifs sont doublement vaccinées.[viii]
La revue Science écrit pour l'ensemble d'Israël : « Le 15 août, 514 Israéliens atteints de formes sévères ou critiques du Covid-19 ont été hospitalisés… 59 % de ces 514 personnes étaient complètement vaccinées. Parmi les personnes vaccinées, 87 % avaient 60 ans ou plus. » Science cite un conseiller du gouvernement israélien qui déclare : « L'une des grandes leçons d'Israël [est] : ‘Les vaccins fonctionnent, mais pas assez bien’. »
De plus, il est maintenant évident que les personnes vaccinées ont (et propagent) une charge virale du variant delta aussi élevée que les personnes non vaccinées.
Quelles sont les conséquences de cette situation des données en Allemagne ? – Un confinement surtout pour les non vaccinés, ou pour le dire de façon euphémiste : la "règle 2G" [Genesen = guéri, Geimpft = vacciné, N.D.L.R.]. La société est de facto divisée en deux classes. Les vaccinés retrouvent leurs libertés (parce qu’ils ne présentent pas de risque potentiel pour les autres), les non vaccinés (parce qu’ils présentent un risque potentiel pour les autres) doivent subir des tests qu'ils sont censés payer eux-mêmes, et en cas de quarantaine ils ne reçoivent plus de salaire. Les interdictions d'emploi et les licenciements en raison du statut vaccinal ne sont plus exclus et les mutuelles pourraient à l'avenir imposer des tarifs moins favorables aux personnes non vaccinées. Pourquoi cette pression sur les non vaccinés ? Scientifiquement, cela ne peut pas être justifié et c'est extrêmement nocif pour la société.
Les anticorps générés par les vaccinations diminuent significativement après quelques mois. Un regard sur Israël montre qu'après la deuxième vaccination, il y a maintenant la troisième dose pour l'ensemble de la population et la quatrième est déjà annoncée. Quiconque ne ferait pas après six mois sa vaccination de rappel n'est plus considéré comme immunisé et perd son « Green Pass » (la carte de vaccination numérique qu'Israël a introduite). Aux États-Unis, Joe Biden parle maintenant de boosters qui sont à renouveler tous les 5 mois. Marion Pepper, immunologue à l'Université de Washington, remet en cause cette stratégie. Face au New York Times elle a déclaré: « La stimulation répétée des défenses de l'organisme peut également conduire à un phénomène connu sous le nom d’ ‘épuisement immunitaire’ ».
Il y a peu de discussion sur le fait qu'une immunité beaucoup plus robuste peut être acquise par l’infection naturelle. Des « anticorps ultrapuissants » ou une « super immunité » ont été trouvés chez des personnes infectées par le SRAS-CoV-2 au cours de la dernière année. Ces anticorps réagissent avec plus de 20 mutations virales différentes et durent plus longtemps que les anticorps produits par le vaccin.
Après tout, le ministre de la Santé [allemand, N.D.L.R.] Jens Spahn a maintenant annoncé que la preuve de la présence d’anticorps devrait également être acceptée. Pour être officiellement immunisé, une vaccination doit néanmoins encore suivre. Qui comprend cette logique ? Une interview de CNN avec le Dr. Anthony Fauci, président du National Health Institute (l'équivalent américain du RKI [Robert Koch Institut, l’équivalent allemand de Sciensano, N.D.L.R.]) expose l'absurdité au grand jour. Jusqu'à présent, les personnes ayant une immunité naturelle n'ont pas été considérées par la politique !
Je connais une médecin qui essaie désespérément d'obtenir une réponse de la part des autorités de la santé et du RKI à ce sujet : Un de ses patients possède un titre d'anticorps IgG de 400 UA/ml - nettement plus que de nombreuses personnes vaccinées. Son infection au coronavirus remonte à plus de six mois, il n'est donc plus considéré comme immunisé. La réponse qu'elle a obtenue est : "Vaccinez-le !", ce que la médecin, vu le titre, refuse.
Manque de compréhension des bases journalistiques
La sortie de la pandémie propagée par la politique et les médias s'avère être un abonnement vaccinal permanent. Les scientifiques qui exigent une approche différente face au coronavirus n'obtiennent toujours pas la place adéquate dans les médias du service public, comme le montrent à nouveau les reportages, parfois diffamatoires, sur l’action #allesaufdentisch. Au lieu de discuter du contenu des vidéos avec les personnes impliquées, l’on a été cherchés des experts qui discréditent la campagne. Ce faisant, la radiodiffusion publique commet exactement la même erreur qu'elle reproche à #allesaufdentisch.
Le journaliste Anton Rainer du Spiegel a déclaré, dans une interview du SWR, à propos de la campagne de vidéos qu'il ne s'agissait-là pas d'interviews au sens classique : « En principe, vous voyez deux personnes qui sont d'accord l'une avec l'autre. » J'avais mal au ventre après avoir regardé le reportage de ma station, et étais complètement irrité par le manque de compréhension pour le principe de base journalistique de laisser aussi la parole à l'autre camp.[ix] J'ai communiqué mes préoccupations aux personnes concernées et à la direction rédactionnelle par courriel.
Un dicton classique dans les conférences est qu'un sujet aurait été « déjà fait ». Par exemple, lorsque j'ai mentionné la très probable sous-notification des complications vaccinales. Oui, c'est vrai, le sujet a été discuté avec l'expert interne, qui – ô surprise – est arrivé à la conclusion qu'il n'y a pas de sous-notification. « L'autre côté » est certes mentionné ci et là, mais il prend que très rarement la forme où l’on parle réellement aux personnes qui ont des points de vue critiques.
Critiques sous pression
Les critiques les plus virulents doivent s'attendre à des perquisitions domiciliaires, des poursuites pénales, une saisie de leur compte bancaire, une mutation ou un licenciement, voire même l'admission en psychiatrie. Même s'il s'agit d'opinions dont les positions ne sont pas partagées - dans un État de droit, cela ne devrait pas exister.
Aux États-Unis, la question de savoir si la critique scientifique devrait être qualifiée de « hate crime » (« crime de haine ») se discute déjà. La Rockefeller Foundation a accordé 13,5 millions de dollars pour la censure de la désinformation dans le secteur de la santé.
Le directeur de la télévision WDR, Jörg Schönenborn, a déclaré : « Les faits sont des faits qui sont fixés ». Si tel était le cas, comment est-il possible qu’en huis clos, des scientifiques se disputent sans cesse et sont même en profond désaccord sur certaines questions très fondamentales ? Tant qu'on ne s'en rend pas compte, toute hypothèse d'une prétendue objectivité mène à une impasse. Nous ne pouvons qu'approximer la « réalité » – et cela n'est possible que dans un discours d'opinions et de résultats scientifiques ouvert.
Ce qui se passe en ce moment n'est pas un combat honnête contre les « fake news ». Au contraire, l'on a impression que toutes informations, preuves ou discussions qui contredisent le récit officiel sont réprimées.
Un exemple actuel est la vidéo factuelle et scientifiquement transparente de l'informaticien Marcel Barz. Dans une analyse de données brutes, Barz s'étonne de constater que ni les chiffres de surmortalité, ni les taux d'occupation des lits ou d'infection ne correspondent à ce que nous lisons ou entendons dans les médias et de la politique depuis un an et demi. Il montre également comment on peut présenter une pandémie avec ces données et explique pourquoi d’après lui c'est malhonnête. La vidéo a été supprimée de You Tube après trois jours avec 145 000 clics (et n'est redevenue accessible qu'après que Barz s’y soit opposé et ait protesté). La raison invoquée : « désinformation médicale ». Ici aussi, la question : qui a pris la décision et sur quelle base ?
Les vérificateurs du Volksverpetzer [trad. litt. « mouchard du peuple », N.D.L.R.] discréditent Marcel Barz comme un faux. Le verdict de Correctiv est un peu plus modéré (Barz y a répondu publiquement et en détail). Le rapport préparé pour le ministère fédéral de la Santé, duquel l'on peut tirer que le taux d'occupation des hôpitaux en 2020 par les patients du Covid-19 n'était que de 2%, lui donne raison. Barz a contacté la presse avec son analyse, mais n'a reçu aucune attention. Dans un discours fonctionnant, nos médias l'inviteraient au débat.
Entre-temps, des contenus autour du sujet du coronavirus ont été supprimé des millions de fois, comme le montre la journaliste Laurie Clarke dans le British Medical Journal. Facebook et Cie. sont des entreprises privées et peuvent donc décider de ce qui est publié sur leurs plateformes. Mais ont-elles aussi le droit de diriger le discours ?
La radiodiffusion du service public pourrait constituer un rééquilibrage important en assurant un échange de perspectives ouvert. Mais malheureusement, rien !
Pass sanitaire et surveillance numériques
Les fondations de Gates et de Rockefeller ont conçu et financé les directives de l'OMS pour les passeports de vaccination numériques. Ils sont maintenant introduits dans le monde entier. Ce n'est qu'avec eux que la vie publique doit être possible – qu'il s'agisse de conduire le tram, de boire un café ou de se faire soigner. Un exemple en France montre que cette identification numérique devrait rester en place même après la fin de la pandémie. L'eurodéputé Emanuelle Ménard a exigé l'ajout suivant dans le texte de loi : Le certificat de vaccination numérique « prend fin lorsque la propagation du virus ne constitue plus une menace suffisante pour justifier son utilisation. » Sa proposition d'amendement a été rejetée. Cela signifie que le pas vers le contrôle de la population mondiale ou même un état de surveillance à travers des projets tels que ID2020 est très petit.
L'Australie teste actuellement une application de reconnaissance faciale pour s'assurer que les personnes en quarantaine restent à la maison. Israël utilise des bracelets électroniques pour cela. Dans une ville italienne, des drones sont testés pour mesurer la température des visiteurs de la plage, et en France, la loi est actuellement en train d'être modifiée pour rendre possible la surveillance des drones à grande échelle.
Tous ces sujets nécessitent un échange intensif et critique au sein de la société. Mais cela n'apparaît pas assez dans les reportages de nos diffuseurs et n'était pas un sujet de campagne électorale.
Angle d’approche réduit
La manière dont la perspective du discours est restreinte est caractéristique du « gatekeeper de l'information ». Jan Böhmermann en est un exemple actuel avec sa demande que le virologue Hendrik Streeck et le professeur Alexander S. Kekulé ne soient admis sur les plateaux télé, car ils ne seraient pas compétents.
Outre le fait que les deux médecins ont un CV extrêmement impressionnant, Böhmermann a ainsi réajusté les œillères. Ne faudrait-il maintenant même plus entendre les gens qui présentent leur critique du cours du gouvernement avec les plus grandes précautions ?
La restriction du débat va maintenant si loin que la Bayerischer Rundfunk [la radiodiffusion bavaroise publique, N.D.L.R.] a à plusieurs reprises omis de diffuser les discours des députés qui critiquent les mesures lors de la diffusion des débats parlementaires au parlement régional bavarois.
Est-ce à cela que ressemble la nouvelle conception de la démocratie du service public de radiodiffusion ? Les plateformes médiatiques alternatives fleurissent surtout parce que les établis ne remplissent plus leur fonction de correctif démocratique.
Quelque chose a mal tourné
Pendant longtemps, j'ai pu dire avec fierté et joie que je travaille pour la radiodiffusion du service public. De nombreuses recherches, formats et contenus exceptionnels proviennent d'ARD, de ZDF et de Deutschlandradio. Les normes de qualité sont extrêmement élevées et des milliers d'employés font un excellent travail, même sous la pression accrue des coûts et des objectifs d'économies. Mais quelque chose s'est mal passé dans le contexte du coronavirus. Tout à coup, je perçois une approche à sens unique et des œillères ainsi qu’un supposé consensus qui n'est plus remis en cause.[x]
La chaine autrichienne Servus TV montre que l’on peut faire différemment. Lors des programmes « Corona Quartet » / « Talk im Hangar 7 », supporters et critiques ont leur mot à dire. Pourquoi cela ne serait-il pas possible à la télévision allemande ?[xi] « L’on ne peut pas donner une scène à tous les hurluberlus », est la réponse immédiate. Ce faux équilibre, le fait que les opinions sérieuses et douteuses soient entendues également, se devrait d’être évité. – Un argument massue qui, de plus, n'est pas scientifique. Le principe de base de la science est le doute, le questionnement, la vérification. Quand cela n’existe plus, la science devient religion.
Oui, il y a en fait un faux équilibre. C'est l'angle mort qui est entré dans nos esprits qui ne permet plus de véritable discussion. Nous nous renvoyons des supposés faits à la figure, mais nous ne pouvons plus nous écouter. Le mépris remplace la compréhension, le combat de l'autre opinion remplace la tolérance. Des valeurs fondamentales de notre société sont jetées par-dessus bord du jour au lendemain. Par ici l’on dit : les gens qui ne veulent pas vacciner sont cinglés, par-là : « Honte aux moutons de Panurge ».
Pendant que nous nous disputons, nous ne remarquons pas que le monde change à une vitesse vertigineuse. Presque tous les domaines de notre vie sont en transformation. La façon dont cela se déroule dépend en grande partie de notre capacité à coopérer, à faire preuve d'empathie et à être conscients de nous-mêmes, de nos paroles et de nos actions. Pour notre santé mentale, nous ferions bien d'ouvrir l’espace de débat - avec plein d’attention, de respect et de compréhension pour différentes perspectives.[xii]
En écrivant ces lignes, je me sens hérétique ; quelqu'un qui commet de la haute trahison et risque une punition. Ce n'est peut-être pas du tout comme ça. Peut-être que je ne risque pas mon travail avec ceci, et la liberté d'expression et le pluralisme ne sont pas en danger. Je l'espère beaucoup et attends avec impatience un échange constructif avec mes collègues.
Ole Skambraks, monteur
[1] N.D.L.R. : La phrase devrait être : « Pas à pas, il [Thacker] montre comment les opérateurs d'un groupe de laboratoire américain montent délibérément un complot afin de déguiser leur accident de laboratoire à Wuhan en théorie du complot. » L’auteure d’origine s’est trompée dans la syntaxe, mais le sens de son propos est récupéré par la suite.
[i] Les reportages dans le cadre du référendum faisaient exception, au cours desquels la télévision suisse a été obligée de donner aux deux parties le même créneau de diffusion (vidéo ici)
[ii] D'autres simulations d'urgence en cas de pandémie étaient « Clade X » (2018), « Atlantic Storm » (2005), « Global Mercury » (2003) et « Dark Winter » (2001). Ces exercices portaient toujours sur la gestion de l'information.
[iii] Panorama a parlé des paiements, mais n'a pas expliqué clairement le rôle de Kyriakides par rapport aux contrats de vaccins contre le coronavirus. A part cela, le sujet n'avait pas une grande importance pour les médias.
[iv] Le musicien britannique Eric Clapton, par exemple, qui a développé des réactions violentes après la vaccination et le regrette aujourd'hui, a rarement été mentionné à la radio de service public.
[v] Selon le RKI, un échec vaccinale se produit lorsqu'une personne qui a été vaccinée peut présenter à la fois un test positif et des symptômes - pour ceux qui n'ont pas été vaccinés, un test positif est suffisant. De cette façon, les non vaccinés sont statistiquement plus significatifs.
[vi] Chaque fois sous la rubrique « Liste des vaccins approuvés » ; les versions antérieures du site web du PEI sont accessibles via les archives web de Wayback Machine (ici, ici et ici).
[vii] L'OMS a même félicité l'État indien de l'Uttar Pradesh pour sa politique sanitaire, mais sans évoquer l'ivermectine. Le taux de vaccination dans l'Uttar Pradesh est inférieur à 10 %.
[viii] Voir aussi réunion de la FDA du 17 septembre 2021 à 05:47:25
[ix] Le reportage le plus juste vient du BR, quoiqu’ici aussi, l’on a parlé sur et non pas avec les responsables. Le MDR propose une analyse complète et différenciée sur son portail média.
[x] Je ne veux pas parler d'une véritable « opinion unique » de la radiodiffusion publique. Il y a toujours eu des contributions critiques et des changements de cap dans les reportages. Mais c'est toujours une question de contexte, de temps d'antenne et de mesure dans laquelle un sujet est traité. D'autres collègues ont également remarqué mes observations.
[xi] Des formats neufs tels « Auf der Couch » de ZDF donnent de l'espoir, même si je ne pense pas qu'une Karina Reiss ou un Wolfgang Wodarg y auront une place de sitôt.
[xii] L'initiative « Dialog Kultur » ouvre des pistes utiles qui peuvent également intéresser les formats médiatiques.
Informations supplémentaires de la part de l‘auteur
P.S. : Pour les fact-checkers, et les personnes qui sont intéressées par une perspective multidimensionnelle, voici les contre-arguments aux points abordés dans le texte.
Etude ARD-ZDF
Prof. John Ioannidis
https://sciencebasedmedicine.org/what-the-heck-happened-to-john-ioannidis/
Imperial College Modelling
https://blogs.bmj.com/bmj/2020/10/07/covid-19-modelling-the-pandemic/
Gain of function research
https://www.gavi.org/vaccineswork/next-pandemic/nipah-virus
Hydroxychloroquine / Ivermectine
https://www.who.int/publications/i/item/WHO-2019-nCoV-therapeutics-2021.2
Immunité des vaccinés
https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2021.08.23.457229v1
Immunité des guéris
https://science.orf.at/stories/3208411/?utm_source=pocket-newtab-global-de-DE
Echecs vaccinaux / pandémie des non-vaccinés
https://www.mdr.de/wissen/covid-corona-impfdurchbrueche-sind-selten-100.html
Pseudo-experts / négationnistes de la science / le principe PLURV
Nous tenons à remercier Multipolar de nous avoir accordé les droits de traduire et reprendre cette lettre ouverte d’Ole Skambraks.
La version originale en allemand se trouve sur le site du magazine Multipolar.Lien direct vers le site original :
https://multipolar-magazin.de/artikel/ich-kann-nicht-mehrLes opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celle de BAM!
Traduction : Colin Meier
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Image recadrée à partir de l'image originale d'Ihor sur AdobeStockCategories: Ole Skambraks
Ole Skambraks
Ole Skambraks, né en 1979, a étudié les sciences politiques et le français à l'Université Queen Mary à Londres et la gestion des médias à l'ESCP Business School à Paris. Il a été animateur, reporter et auteur à Radio France Internationale, éditeur en ligne et community manager sur cafebabel.com, responsable de programme pour l'émission matinale à MDR Sputnik et éditeur à WDR Funkhaus Europa/Cosmo. Il travaille actuellement comme monteur de la gestion de programme/conception sonore à SWR2. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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