Depuis deux ans l’opposition aux régimes liberticides des mesures sanitaires débat la question : cette pandémie est-elle orchestrée ou non ? Ne fût-ce que songer à cette question aura valu aux opposants l’étiquette de « complotiste ». Et s’il y avait une enquête pouvant apporter une réponse à cette question afin de trancher le débat ? C’est l’objet d’« Inside Corona », de Thomas Röper (2022) [1].
C’est une analyse avec un angle qui n’est ni plus ni moins que le fruit objectif de l’analyse étayée de plusieurs centaines de sources et, surtout, d’une base de données contenant des métadonnées publiques tirées du web. Ce livre a tellement fait parler de lui, qu’il était déjà en rupture de stock avant sa publication ! Voici en exclusivité pour les lecteurs de BAM! le résumé de ce livre très touffu non encore traduit en français.
Secondé dans cette tâche par « Mr. X », un informaticien anonyme sachant manier un logiciel d’intelligence open-source, Thomas Röper a pu reconstituer un réseau de personnes, d’organisations et d’institutions – que les lecteurs ne connaissent qu’en partie – directement impliquées dans les préparatifs de la pandémie, servant à l’établissement d’un système économique à leur profit. Face aux faits, même les plus fervents adeptes de la « théorie du hasard » admettront que celle-ci devient de moins en moins probable. Ceci est plus que l’histoire d’un simple complot : ceci est l’histoire d’un système.
Sur l’auteur
Thomas Röper est un journaliste indépendant allemand vivant à St. Pétersbourg. Il est l’éditeur du site journalistique et de critique de médias « Anti-Spiegel » ainsi que l’auteur de multiples livres d’analyses (géo-)politiques. Dans une vie antérieure, il a occupé des postes d’administrateurs dans le secteur financier et fut lecteur de médias dits de référence, comme Der Spiegel. Cette confiance fut ébranlée lors de la crise politique ukrainienne en 2014, qui l’amena à abandonner sa carrière pour rédiger une analyse du coup d’État en Ukraine et débuter son activité en tant que journaliste d’investigation indépendant. Les six premiers mois de la pandémie il s’est réservé de tout jugement quant à celle-ci. Ce sont sa connaissance des chiffres et des statistiques ainsi que la différence de traitement de la pandémie entre les médias russes (plus réservés) et les médias occidentaux (en mode panique) qui l’ont convaincu qu’il y avait anguille sous roche. À la mi-mai 2021, il a reçu un courriel de Mr. X qui était parvenu à reconstruire, grâce à son logiciel, le même réseau sur lequel enquêtait Th. Röper depuis des mois. Cependant, ni Th. Röper ni Mr. X n’ont jamais défendu la position que le virus n’existe pas ou que tous les vaccins seraient à rejeter a priori, à condition qu’ils aient été étudiés et prouvés comme sûrs et efficaces. Ce qu’ils fustigent, en revanche, est la soumission des politiques de la santé aux intérêts financiers et économiques.
En amont de la pandémie
Ce que nous avons vécu depuis deux ans avec le covid prendrait son origine dans la pandémie du H1N1 (grippe porcine), déclarée par l’OMS il y a plus de dix ans. A l’époque, l’industrie pharmaceutique (GSK, Baxter et Novartis) avait conclu des contrats avec plusieurs États qui obligeaient ces derniers à acheter leurs vaccins en cas de pandémie. La définition de pandémie de l’OMS ayant été changée peu de temps auparavant, celle-ci déclara l’état de pandémie alors qu’il s’agissait d’une des grippes les plus bénignes jamais connues. Mais même si ce fut une bonne affaire pour les groupes pharmaceutiques et leurs lobbyistes, tels Heidi Larson – qui joua un rôle important à l’époque ainsi que dans le cas du covid – cela ne fut pas aussi juteux que l’industrie l’espérait. Après quelques mois, la panique s’était dissipée et si peu de personnes se firent vacciner que des millions de doses vaccinales, payées par les contribuables, durent être détruites. Malgré leurs profits importants, leur manque à gagner l’était encore plus.
Vécue comme un échec par l’industrie pharmaceutique, celle-ci tira les leçons suivantes du H1N1 : à la prochaine pandémie, elle aura besoin de médias exagérant massivement la dangerosité de la maladie et qui en ferait perdurer la peur ; afin que les populations se soumettent, elles devront ressentir la pandémie via des mesures contraignantes imposées par les États ; et dans le meilleur des cas, les États lui achèteraient non seulement ses vaccins, mais lui paieraient en plus les frais de développement. H. Larson est la lobbyiste qui travaille depuis 2013 à l’adoption de cette stratégie.
Le modèle économique de la toile d’araignée
Comment fonctionne ce système ? Il s’appuie tout d’abord sur des ONG, c.à.d. toutes les formes d’organisations non-gouvernementales et non-commerciales, donc aussi des fondations, think tanks et lobbys [2]. La majorité de ces ONG ont le statut de d’œuvres charitables, ce qui d’un côté leur procure une aura de désintéressement et d’innocence, mais de l’autre permet à leurs fondateurs de profiter d’exemptions fiscales. Leur transparence quant aux projets financés n’est qu’apparente. Ces projets fonctionnent pour la plupart sous la forme de partenariats public-privé (PPP) où la somme initiale investie par les mécènes et ONG est très médiatisée, alors qu’elle ne représente qu’une fraction des sommes d’argent public investi par la suite.
Et comme ces PPP sont souvent créés à l’initiative des ONG, ces dernières les contrôlent grâce à leurs experts qu’elles arrivent à placer aux postes décisifs. Ces experts sont financés et engagés par les unes et actifs au sein des autres, créant ainsi un réseau de multiples liens causant des conflits d’intérêts qui influencent les experts.
Le rôle de l’ONU
Beaucoup de ces projets s’inscrivent dans le but de réaliser les Objectifs de développement durable (ODD, ang. Sustainable Development Goals, SDG) de l’ONU, aussi connus sous l’Agenda 2030. Les ODD ont été mis sur papier par l’ONU en 2015 pour remplacer les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Les ODD ont ceci en commun avec les projets qui prétendent vouloir les réaliser : ils sont formulés d’une manière tout aussi vague et ouverte à l’interprétation. Cela permet aux oligarques tels Bill Gates ou Georges Soros de s’en emparer afin d’y imposer leurs visions du développement. L’aura de l’ONU procure aux objectifs et projets s’inscrivants dans leur lignée l’aspect de légitimité et de respectabilité.
T. Röper donne en exemple l’objectif numéro 2 qui porte le titre « Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l'agriculture durable ». Cela peut être interprété comme une transition vers l’agriculture biologique, marquée par des exploitations paysannes de petite à moyenne taille. Mais ceci pourrait aussi être interprété comme une transition agricole dont feraient partie l’agrobusiness et l’industrie, secondés par des technologies « vertes », tels les OGM. Un tel programme existait déjà et existe toujours et se nomme A Green Revolution for Africa (AGRA). AGRA prétendait promouvoir le développement agricole et la transition écologique en Afrique au profit des petits producteurs locaux. Mais au final, AGRA ruine ces derniers en les rendant dépendants des graines OGM brevetées par les multinationales partenaires du programme, telles Monsanto, Bayer et Syngenta. A l’origine d’AGRA, on trouve la Bill andt Melinda Gates Foundation (BMGF) et la Rockefeller Foundation.
Médias vendus
Comme dit plus haut, la stratégie des préparatifs à la pandémie accordait un rôle majeur aux médias mainstream, qui devaient rendre visible la maladie et inculquer aux populations sa dangerosité et la légitimité des mesures. Ça tombait bien : la peur et le sensationnel font le beurre des titres mainstream. Mais comment l’investissement des médias de renom devint-il possible au-delà de ça ?
Souffrant depuis des décennies de revenus en diminution, ce qui se traduit en manque de temps, de mains d’œuvre, de moyens et de savoir-faire, les médias mainstream (surtout la presse) sont contraints de restreindre leurs contenus et recherches indépendantes sur le terrain et au lieu de cela reprennent régulièrement les titres des grandes agences de presse. Du coup, l’argent des oligarques est le bienvenu.
Souvent, après un premier don expérimental, si le média s’est montré coopératif, il est financé de façon plus régulière par un oligarque ou son ONG. Une fois habitué à ces flux d’argent, le média en devient dépendant, car ces sommes représentent une large partie des revenus, pas du groupe médiatique, mais du titre même. Grâce à cette influence, les oligarques n’auraient même pas besoin d’intervenir directement dans les contenus rédactionnels, un accord tacite s’installe. Seulement, l’argent est conditionné et une fondation comme la BMGF, par exemple, prend le soin de littéralement noter sur son site à quoi doivent servir ses dons. Beaucoup moins destinés à financer l’ensemble des activités d’un média, ils servent le plus souvent à y créer des nouvelles rubriques censées promouvoir les intérêts du donateur et étouffer la critique.
Les voix contraires sont omises, voire écartées. A contrario, les lobbyistes à la solde des mêmes oligarques y prennent la parole à répétition et à travers plusieurs médias, où ils sont présentés comme des experts indépendants, ce qui crée une impression d’autorité et de consensus inévitable. La transparence et la critique, une fois devenues incontournables et indéniables, ne sont admises qu’avec parcimonie et cachée au fin fond des titres.
C’est ainsi que beaucoup (si pas tous) les titres dits de référence sont devenus la cible d’oligarques : der Spiegel, The Guardian, Le Monde, El Pais, la BBC, etc., aucun n’a pu y échapper. Du coup, aucun média mainstream n’a intérêt à reprocher ce système aux autres. Au contraire, comme ils en font partie, ils ont plutôt tendance à le normaliser, le banaliser et le justifier.
L’étape supérieure est l’établissement d’une forme d’agence de presse internationale, Project Syndicate créé par George Soros, qui produit d’ores et déjà des contenus rédactionnels pour plus de 500 médias dans plus de 156 pays, traduits en plusieurs langues. On n’a pas fini d’entendre parler d’eux.
Pour un public assidu
C’est une enquête majeure, riche d’informations et de détails, qui pose les bases de toute enquête à venir sur l’un des épisodes historiques le plus déterminant et intriguant qu’on ait connu. Ceci dit, quoique passionnant, le livre risque de ne s’adresser qu’à un public assidu, étant assez difficile à la lecture dû à la succession de noms, d’acronymes et de détails, pouvant semer une certaine confusion et un sentiment de dépassement. On espère une revue à la prochaine édition pour pallier le manque de temps à la finition et à la relecture. Nous en recommandons toutefois vivement la lecture par étape. C’est de toute façon un livre indispensable à tout chercheur, journaliste d’investigation, enquêteur, etc. qui s’intéresse à cet épisode unique de notre Histoire.
Par Colin Meier, journaliste citoyen et correspondent pour l’Allemagne chez BAM!
[1] Röper, T. (2022) : Inside Corona – Die Pandemie, das Netzwerk & die Hintermänner. Die wahren Ziele hinter Covid-19. J.K. Fischer Verlag. Gelnhausen Hailer.
[2] Voir article séparé sur le sujet des ONG
Source photo :
CC-BY-NC-SA-2.0, montage à partir d'une photo de Colin Meier et d'une photo de Phil sur flickr, CC-BY-NC-SA-2.0