La guerre, c’est moche! Ce n’est pas la victoire d’un camp sur un autre. C’est avant tout une faillite de l’Humanité et de notre humanité.
Les images sont malheureusement toujours une répétition de l’horreur, dans toute sa banalité.
Pour les médias mainstream, il semble que la crise covid est déjà très loin. Ce qui perdure toutefois, pour la RTBF, est le choix du traitement binaire de l’information. Autrefois, il fallait prendre le parti d’un État qui bafouait les lois, s’attaquait aux libertés : celle de penser, celle de son choix médical, celle de demander un débat éclairé. Il fallait prendre le parti pris de la techno-science vaccinale, le camp du bien ; contre les antivax et autres complotistes tous fachos, le camp du mal.
La RTBF a ainsi durant deux ans géré l’information par le prisme du bien et du mal s’inventant une doxa moralisatrice plus proche de l’idéologie que de l’information.
Pourquoi changer une recette qui gagne ? Le binaire amène du clic et de l’audience, semble-t-il…
Même traitement pour la crise ukrainienne
Une fois la crise ukrainienne survenue, le traitement binaire reste de mise avec un découpage grossier qui nous donne d’un côté le bon Ukrainien, de l’autre le mauvais Russe.
Les questions « compliquées » qui fâchent ou qui demandent de la nuance comme :
- Le statut différencié des Ukrainiens, comme réfugiés par rapport à d’autres groupes : Syriens, Afgans, Lybiens, …
- L’Etat belge qui refuse de baisser les taxes sur les carburants alors qu’il n’y a pas de pénurie mais bien de la spéculation.
- L’utilisation par la Commission Européenne du fonds européen de 6 milliards d’euros pour la « paix », pour financer l’achat d’armes à l’Ukraine. Cela ne s’invente pas ! Avec quelle légitimité démocratique, l’Union qui n’a aucun champ d’intervention militaire dans ses attributions, décide de financer de l’armement ? Comme hier, des vaccins !
- Des stratégies de communication discutables scénarisées par le pouvoir ukrainien montrant Paris et Berlin bombardées dans des clips pour influencer l’opinion publique européenne en vue d’un engagement militaire extrêmement risqué par rapport au maintien de la paix mondiale.
…
Les questions sont très nombreuses autour de ce conflit et méritent qu’on s’y attarde avec nuance !
Nourrir la vision binaire coûte que coûte
La RTBF s’y intéressera peu. Elle a d’autres casseroles sur le feu (sans mauvais jeu de mot).
Pour nourrir sa nouvelle croisade en faveur du « bien » : le soutien inconditionnel à l’Ukraine. Comme si il y avait obligation de prendre parti ! La RTBF s’est intéressée aux valeureux combattants belges qui n’écoutant que leur courage partaient se battre en Ukraine pour la bonne cause.
Durant son journal télévisé du mardi 8 mars, la RTBF n’a pas hésité à donner la parole à un Liégeois sur le départ … omettant de porter un regard plus approfondi sur la décoration murale du logement, arborant fièrement une affiche avec le logo du corps franc wallon, une référence directe à la Légion Wallonie, branche wallonne de la Waffen SS pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est à la perspicacité des téléspectateurs et des internautes qu’on doit une réaction indignée. Le Soir, jamais en reste de désinformation, était aussi tombé dans le panneau avec une interview du même « guerrier ». Apparemment, un petit détour par le profil Facebook de l’intéressé aurait donné un éclairage immédiat sur son profil de « va-t-en-guerre », héros du JT.
Grande adepte de la censure, la RTBF s’est appliquée à elle-même l’auto-censure en effaçant toute trace de l’interview honteuse sur ses sites. Passons sur les explications et justifications de la RTBF qui voit une « absence de mise en perspective ». On est loin de la culture danoise ou allemande où certains médias n’ont pas hésité à faire un mea culpa public pour la gestion alarmiste de la crise covid.
Il y a quelques semaines, la RTBF voyait des groupuscules fascistes dans toutes les manifestations pour la liberté, dans le cadre de la crise covid. Aujourd’hui, la même RTBF n’arrive pas à distinguer un « vrai facho » qui leur met sous le nez sa proximité avec l’idéologie nazie.
Vision binaire et qualité d’information sont décidément des genres à ne pas mélanger.
Par Philippe Davister
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celle de BAM!
Source photo :
CC BY-SA 3.0, Image recadrée à partir de l'image originale de Guywets sur Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0