Les guerres se déroulent davantage sur les écrans de nos téléviseurs, ordinateurs et smartphones que sur le terrain.
Une forme d’eGaming étonnant où des gens qui se connaissent entre eux, planqués dans des bunkers archi-protégés, envoient des frères de sang qui se connaissent entre eux, pour défendre leurs acquis souvent obtenus avec une évidente corruption.
Les généraux les plus importants, ce sont les responsables de « communic’action ». L’exercice est simple. Dire le contraire de ce qui est fait par son pays et démontrer, à grands coups d’éclats de communication, les authentiques mensonges sur les actions du camp adverse. Ceci pour justifier les exactions des vilains aux yeux du monde entier. On imagine aisément une bande de geeks en tongs, t-shirts et casquette fumant des « oinjs » très loin sur la table du Vlad ou dans l’arrière-salle d’un tripot avec la garde de Volod. Ce sont les principaux acteurs des guerres. De véritables marchands de cauchemars éveillés.
Tirer le premier
Prendre la parole en premier pour annihiler toute possibilité de contradiction ou autre droit de réponse auprès de la majorité du public. Le média mainstream a forcément raison. Durant la crise covid, ce fut d’une cruelle évidence. Les médias sponsorisés ont été suivis par un public avide de vérités, dans un contexte entretenu par l’angoisse. Le service public est au service de nos dirigeants et les médias privés sont détenus par des hommes puissants. Zéro empathie pour la population qu’ils considèrent comme des clients ou des prospects.
Détourner l’attention
On ne va pas se mentir. Y voir clair dans l’invasion russe est un sérieux casse-tête. Faire passer le Vladpour un pourri au vu des actes est un jeu d’enfant. Comprendre ce qui a engendré l’ire du maître du Kremlin est, toutefois, un exercice fastidieux.
En 2022, on se bat en Afghanistan, en Ethiopie, en Inde (Cachemire), en Irak, en Guinée-Bissau, en Libye, au Mali, en Moldavie (Transnistrie), au Myanmar, au Pakistan (Federally Administered Tribal Areas ou FATA, Khyber Pakhtunkhwa ou KP et Baloutchistan), en Pologne (Régions Basses-Carpates et Lublin), en Somalie, au Soudan du Sud, en Syrie, au Yémen et pourtant on ne parle plus que de l’Ukraine. Il ne faut pas avoir fait Sciences Po pour en comprendre les enjeux géopolitiques entre l’Europe, les Etats-Unis, la Russie et peut-être… la Chine.
Les médias sponsorisés, encore eux
Un journaliste rigoureux doit analyser une situation, la mettre en perspective, nuancer son propos, prendre le pouls des diverses parties, passer le tout dans un tamis intellectuel pour en sortir la quintessence afin que les lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs puissent avoir une chance d’en comprendre les enjeux. Depuis l’avènement d’internet, tous les médias sont sur les réseaux sociaux L'information n'est plus alors forcément soumise aux règles déontologiques, notamment celle de la vérification par les faits. La multiplication et l'ampleur des hoax inaugurent, selon certains, « l'ère de la post-vérité ».
L’objectif, ce sont les putaclics. Remplir la batterie des rédactions de dopamine. Faut que ça clique, nondidju ! Peu importe le flacon, du moment que ça pète de la viralité. Comme internet est un magma dynamique, on peut toujours en rectifier l’angle de tir a posteriori (et les myriades de fautes de frappe) tant la précipitation prédomine.
La guerre des effets waouw
Le monde a été touché par la vidéo dystopique montrant Paris bombardé [1]. Ce film est le fruit du travail d’Olias Barco, un réalisateur d’origine ukrainienne vivant à Bruxelles. Il a pour effet de nous projeter dans une attaque russe chez nous. Effet garanti. La presse se jette dessus. Et le parlement ukrainien fait le service après-vente avec une campagne de sensibilisation.
Le mardi 22 mars, le téléspectateur lambda belge avait la possibilité de voir la série « Le Serviteur du Peuple » mettant en scène Volodymyr Zelensky [2]. Une série télévisée humoristique diffusée depuis 2015 sur la chaîne 1+1 dans laquelle il incarne un professeur de lycée intègre accédant de façon inattendue à la présidence de l'Ukraine. Ce rôle lui permit d’acquérir une importante notoriété dans son pays et l’amena au pouvoir. Dans le même temps, Arte présentait un documentaire à charge sur Vladimir Poutine [3].
Ce ne sont que des exemples évidents. Nous pourrions en citer des centaines.
La charge sur les médias alternatifs
Les médias, qui cherchent une autre partie de vérité sans vouloir l’imposer, comme BAM!, n’ont que la Toile pour tenter d’informer avec sérieux, recherches, réflexions, discussions, sources fiables, … Ils sont trop régulièrement censurés de manière autoritaire et sans pouvoir se défendre. Les lanceurs d’alerte devraient être des héros. Or ils sont jetés sans scrupules dans la fosse aux lions. Tous ceux qui contredisent la doxa sont considérés comme des suppôts de Satan.
Que faire ?
Si vous lisez ce texte, c’est que vous faites partie de la race des doutistes, constructivistes et bon-sensistes. Vous êtes animés par l’envie de comprendre pourquoi, comment et à quelle fin nous sommes manipulés de manière aussi virulente, injuste et inhumaine dans notre quotidien. Nous avons tous connu la censure sur nos différents profils dans l’univers des réseaux sociaux en étant animés par une rage folle. Certain(e)s d’entre vous se sont exposés à 360° et ont connu les affres de la police, des menaces et souffert des regards suspicieux, de remarques acerbes d’amis et de l’opprobre de leur famille.
Il faut continuer à agir en escargot. Chaque individu connaît +/- 250 personnes qui connaissent eux aussi chacune 250 personnes. Continuons à y croire. En mettant nos convictions en vue, tout en entretenant un réseau souterrain via mél, Whatsapp, Telegram, Signal,… Nos ennemis, au sein des autorités, fonctionnent de la même manière au sein des pouvoirs occultes. N’accordez plus aucune importance à leurs organes de communication.
Nous sommes toujours plus nombreux. Chaque jour, cherchez à convaincre des amis, non pas en leur imposant la vérité, mais à se remettre en doute, à proposer des alternatives positives et à faire preuve d’un bon sens essentiel. Devenez un citoyen actif, responsable et co-scénariste du nouveau monde.
Think positive
Considérons la communication de façon cosmétique. Prenons de la distance. Rions-en. Mettez BAM! au défi de vous être utile. Dans l’esprit des accords toltèques : que notre parole soit impeccable, n’en faire jamais une affaire personnelle, ne faire aucune supposition, faire toujours de notre mieux et rester sceptique mais apprendre à écouter.
Un jour, nos petits-enfants, hurleront de rire de notre attitude face à ce que nous vivons. Ayons ensemble la fierté d’avoir au moins essayé. De se tromper. D’être fier parfois, déçu et triste souvent mais de ne jamais rien lâcher. De recommencer à essayer. Toujours. En regardant loin et haut.
Une seule vérité jaillit. On ne peut pas vivre une pire période que celle que l’on connaît et à laquelle on nous prépare. Il existe deux catégories de personnes. Les pigeons et les colombophiles. Choisissez votre camp.
Par Pietje Schramouille, optimiste malgré tout
[1] https://www.bfmtv.com/international/europe/paris-sous-les-bombes-le-parlement-ukrainien-diffuse-un-fausse-video-de-guerre-pour-interpeller-les-europeens_AD-202203120170.html
[2] https://www.rtlplay.be/serviteur-du-peuple-p_21646
[3] https://www.arte.tv/fr/videos/108299-000-A/poutine-l-equation-guerriere