Il ne manquait que son pavé dans le marigot de la pandémie de covid qui s’assèche de jour en jour, à la faveur de révélations de plus en plus choquantes sur la gestion de cette crise. L’épidémiologiste français Laurent Toubiana en fait un procès cinglant dans son livre , lui qui a été banni des médias mainstream pour ses opinions trop radicales.
Laurent Toubiana est docteur en physique, épidémiologiste et chercheur à l’INSERM, spécialisé dans le recueil et l’analyse des données de santé. Il est également fondateur de l’IRSAN, un institut conseillant les pouvoirs publics français et collaborant avec les médecins de terrain pour évaluer les épidémies et anticiper leur déroulement.
Début 2020, cet expert en épidémies sera logiquement appelé sur les plateaux télé pour commenter l’apparition du covid et donner son avis sur son évolution probable. Il y sera même confronté à des confrères dans des embryons de débat avant de disparaître des écrans et d’être réduit à s’exprimer dans des médias « dissidents » comme France Soir, Sud Radio ou la plateforme Bas les Masques. Créée par de petits éditeurs indépendants, cette dernière est d’ailleurs co-éditrice de son livre car elle a obstinément continué à donner la parole à Laurent Toubiana pendant que la presse mainstream « oubliait » de l’inviter.
Une grippe comme une autre
Dès février 2020, il tenait déjà des propos très radicaux dans le sens où ils étaient radicalement opposés à l’alarmisme officiel et au catastrophisme médiatique. Pour lui, il n’y avait aucune raison de s’affoler et de faire paniquer les gens car les échos et les infos en provenance de Chine étaient rassurants. Voici par exemple ce qu’il écrivait le 18 février 2020 et qui est reproduit en extrait dans son ouvrage : « le COVID-19 a un mode de contamination (projection « aérosol » de virus) et un tableau clinique similaires à ceux des pathologies virales en périodes hivernales (…). Dans l’état de nos connaissances, malgré ce qui est écrit émanant de scientifiques connus, il n’est pas inconvenant de comparer la dynamique connue de ces épidémies hivernales avec celle du COVID-19 en Chine que nous connaissons maintenant ». Avant même que le premier cas soit signalé en France, Toubiana estimait donc que le covid était un syndrome grippal assez banal et qu’il convenait de garder son calme.
La première vague s’est déroulée exactement comme il l’avait prévu, en atteignant son pic avant la fin mars et en s’achevant vers la fin avril. Aucun autre observateur averti n’avait formulé un pronostic aussi optimiste et aussi précis. Ensuite, le pseudo-cataclysme n’a pas donné lieu à l’hécatombe prophétisée par les Cassandre prévoyant jusqu’à 500 000 morts en France alors que la surmortalité toutes causes a été 20 fois inférieure. En qualifiant hardiment l’épidémie de « mineure » dès le 11 mars 2020, Toubiana était incontestablement dans le bon. Dans un chapitre du livre, il dénonce la « fausse théorie de la vague » et dévoile que les phases épidémiques ultérieures n’ont pas davantage dérogé aux normes saisonnières. Comme il l’écrit plusieurs fois, la vraie catastrophe n’a pas été l’épidémie mais sa gestion calamiteuse ! Du pareil au même Sans assommer ses lecteurs de données, l’ouvrage est évidemment fertile en chiffres et illustré de graphiques. Ces éléments factuels indiscutables font la démonstration que l’incidence de la maladie a été exagérée à cause du dépistage massif par une méthode inadaptée à cet usage, que les hôpitaux n’ont jamais été saturés sauf à de rares endroits ayant monopolisé l’attention des médias, que cette surcharge ponctuelle et localisée n’avait rien d’insolite compte tenu de l’état lamentable de l’hôpital, que le passage en soins critiques et l’occupation des lits de réanimation n’ont pas non plus dérogé aux statistiques habituelles, et bien sûr, que la mortalité attribuée au virus a été grandement surestimée, notamment par le « biais de qualification » ayant conduit à déclarer morts du covid tous les décédés positifs au test. Compte tenu de l’« effet moisson » (la grippe avait été exceptionnellement clémente en 2019 ) et de l’effet « papy-boom » (l’accélération du vieillissement de la population), il n’y a au final rien de spécial à signaler en 2020, si ce n’est une augmentation de 3,72% de la mortalité chez les plus de 65 ans par rapport à ce qui était attendu.
Sans en accuser l’abandon des aînés ni le recours au Rivotril, Laurent Toubiana fait remarquer que cette hausse légère n’est pas non plus très singulière : « Les épidémies n’ont quasi aucune influence sur la mortalité de la classe d’âge des moins de 65 ans. En revanche, les plus de 65 ans sont directement impactés par la récurrence des épidémies de grippe. L’épidémie de Covid a eu exactement le même effet sur les mêmes classes d’âge que les autres événements sanitaires (grippes ou canicules). » Bref, il n’y avait pas et il n’y a toujours pas motif à prendre la grippe covid pour une menace plus sérieuse que les viroses saisonnières qui nous sont familières. Tout ça pour ça !
Pandémie d’hystérie
Comment expliquer la réaction hallucinée et hallucinante des autorités ? S’il ne parle pas de machination et s’il préfère citer Michel Rocard (« Toujours privilégier l’hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante, le complot exige un rare esprit »), Laurent Toubiana dénonce toutefois le « conditionnement des masses » et la manipulation dont elles ont été victimes de la part des gouvernements, des conseillers scientifiques et de l’appareil médiatique. Pour lui, « on » a plongé la population dans la sidération et on l’a terrorisée afin de lui faire « accepter l’inacceptable ».
À ses yeux pourtant, ces manœuvres indignes ne sont pas forcément préméditées et résultent peut-être de ce qu’il appelle « la loi implacable du catastrophisme » : « Annoncer de très mauvaises nouvelles est de très loin plus confortable que celle qui consiste à calmer en donnant des informations plus objectives. Il est très rare de reprocher à quelqu’un d’avoir prévu les pires situations. Si celles-ci n’adviennent pas, il est même courant de le féliciter de nous en avoir préservés en nous prévenant ».
Toubiana avance aussi l’hypothèse de l’emballement mimétique : tous les acteurs de la mascarade se sont imités les uns les autres dans la dramatisation et ont fini par « auto-réaliser » une vraie crise artificiellement provoquée par les mesures ahurissantes adoptées. « Les comportements alarmistes, écrit-il, sont louables initialement et sont courants, en particulier dans le domaine de la santé et des épidémies. Il suffit de se référer aux nombreux « drames » épidémiques annoncés ces dernières années (Chikungunia, Zika, H1N1, etc…) sans autre conséquence qu’une agitation médiatique et la mise en place de mesures inopérantes ». Haro sur le faux vaccin Pour autant, Toubiana ne se fait pas l’avocat des décideurs qui nous ont entraînés dans leur délire. Il pointe au contraire un doigt accusateur en leur direction et se pose en potentiel procureur des procès à venir. « Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas ! » est d’ailleurs le sous-titre de son ouvrage-réquisitoire. Et à l’intérieur, il apporte les preuves que « les autorités sanitaires ne peuvent ignorer l’impact limité de l’épidémie au moment même où ils décident de la mise en place de dispositifs disproportionnés pour lutter contre elle. »
Parmi ces dispositifs, le vaccin est évidemment central, et le chapitre où il aborde ce thème est encore plus mordant que les précédents. L’auteur énonce par exemple que « la frénésie vaccinatrice n’est fondée sur aucun argument scientifique » et que « ce n’est plus une stratégie sanitaire, c’est un dogme ». La supposée saturation hospitalière par les non-vaccinés ? « Ceci est un argument publicitaire supplémentaire car il n’y a jamais eu de saturation des hôpitaux ni avant ni après l’épisode épidémique. En revanche, le fait qu’il y ait toujours des personnes hospitalisées malgré un taux de couverture vaccinale colossal et donc que le vaccin ne sert visiblement à rien, est complètement mis sous le boisseau ».
Fuite en avant
La charge est rude et elle devient carrément brutale en page 207 du livre : « Le gouvernement a trouvé un bouc émissaire (les non vaccinés) et a fait croire à la population que pour gérer les problèmes de l’hôpital, il fallait donner des milliards d’euros à des laboratoires pour qu’ils nous fassent des injections régulièrement. Ces mêmes labos qui ont des liens financiers très étroits avec nos politiques. La fuite en avant que nous constatons mène uniquement à cette question : jusqu’où peuvent-ils prendre les gens pour des abrutis avant que ces derniers se réveillent ? ». Cette question est excellente et on peut féliciter Laurent Toubiana d’oser la poser, lui dont l’IRSAN a perdu toutes ses collaborations avec les pouvoirs publics depuis qu’il est entré en résistance contre l’abrutissement des foules.
À mettre entre toutes les mains, son bouquin est à mon sens très utile car il atomise complètement la narration d’une pandémie dévastatrice et à la ramène à ses justes proportions, celle d’une coque vide remplie avec tous les syndromes grippaux annuels que Toubiana se refuse d’ailleurs à regrouper sous le vocable de « grippe » puisque des tas de virus différents en sont les responsables présumés. La bombe de papier cet expert hyper-compétent et transpirant l’honnêteté pourrait faire définitivement tomber le chapiteau du Corona-Circus et ouvrir l’ère des victoires judiciaires, tant elle expose et explose - les mensonges officiels à la lumière des faits.
BIO : Yves Rasir est fondateur de Néosanté, une revue mensuelle indépendante de santé globale, réalisée par des journalistes professionnels, en collaboration avec des praticiens spécialisés (médecins et thérapeutes) et axée essentiellement sur le décodage des maladies (neosante.eu)